Particules fines : vous en reprendrez bien un peu ? Par Benjamain

J’habite Bruxelles et j’adore la course à pied. Pour moi un jour comme aujourd’hui, plein soleil, l’air bien froid, c’est le temps idéal pour aller courir. Sauf que pas de bol c’est souvent ce jour là que j’entends à la télé :

« depuis hier soir, les concentrations en particules fines dans l’air sont élevées, première recommandation, éviter de faire du sport à l’extérieur ».

Et moi cette histoire de particules fines, ça commence tout doucement à me taper sur le système. Selon l’organisation mondiale de la santé, les particules fines ont été classé parmi les cancérigènes avérés. C’est dans la même catégorie que le tabac par exemple. Mais comme pour le tabac, on dirait qu’il faudra 30 ans pour que la connaissance de sa nocivité face réagir les pouvoirs publics. En 2015, la Belgique était classé le pays européen avec la pire qualité de l’air juste derrière le Monténégro.

Pourquoi ? Parce que nous sommes les champions européens en terme de moteur diesel qui est chez nous favorisé fiscalement alors que c’est lui qui participe grandement à la pollution aux particules fines. Alors c’est quoi le problèmes avec ces particules fines ? Le problème est énorme. En Europe, la mauvaise qualité de l’air est responsable de 400 000 décès prématurés par an. En Belgique, on parle de 12 000 morts par an. Pour vous donner une petite comparaison une maladie aussi grave que le Sida c’est une trentaine de mort par an.

Donc oui, les particules fines, c’est un putin de problèmes. Alors à Bruxelles, on a décidé de prendre le taureau par les cornes, de réagir… Et qu’est-ce qu’on a fait ? On a interdit la circulation aux voitures, enfin aux voitures diesel, enfin aux voitures diesel anciennes, enfin très très anciennes. Résultat : 0,3% des voitures ne pourront plus circuler à Bruxelles. Autant dire que c’est une goûte d’eau dans un océan. Et que l’impact de la mesure sera quasiment nul. Bien sûr on avance, mais on avance avec 10 ans de retard.

Autre exemple, le gouvernement bruxellois avait interdis à la STIB d’acheter de nouveaux bus diesel au delà de 2015. Ils sont revenus sur cette décision. La STIB a arrêté ses expériences avec les bus électriques et au gaz et a achété des nouveaux bus diesel. C’est une décision qui est prise maintenant et qui va nous engager pour des années de particules fines dans nos poumons.

Que pouvons-nous faire ? On réclame la rue. On réclame moins d’espace pour les automobilistes en ville et plus d’espace pour les piétons, plus d’espace pour les cyclistes, pour la convivialité, plus d’offre de transports en commun.

Concrètement comment on s’y prend ? Trois propositions : On participe à la masse critique mensuelle qui a lieu à Bruxelles. C’est marrant, c’est fun et c’est un bon moyen de réclamer l’espace public. Deuxièmement, on participe aux enquêtes publics quand on refait la rue ou le carrefour près de chez vous pour demander qu’il y ait plus d’espace dorénavant pour les piétons pour les cyclistes, moins pour la voiture. Troisième possibilité, on soutient des associations qui au quotidien militent pour une meilleure qualité de l’air, c’est le cas du CRACQ ou de Greenpeace. Ces associations ont besoin d’adhérant pour se financer et continuer leur combat pour une meilleure qualité de l’air à Bruxelles et ailleurs.

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