Comment et pourquoi une écologie écoféministe ? Par Betel

Est-ce que les mouvements écologiques prennent la vision des femmes? C’est une des questions que pose l’écoféminisme. Pourquoi la révolution écologique sera féministe ou ne sera pas ? Pour répondre à cette question, je vais vous parler de l’écoféminisme. 

L’écoféminisme c’est un terme qui est apparu en 1974 sous la plume de Françoise d’Eaubonne, qui est à la fois une romancière et une féministe française. Mais il faut attendre les années 80 pour que le mouvement prenne vraiment plus d’ampleur et mette en avant les convergences entre la domination des hommes sur la nature et la domination des hommes sur les femmes. Il faut savoir que Jusqu’à la Renaissance, la Terre, et la nature, était vue comme un être vivant et que les femmes y étaient directement associées et cette association donnait vraiment un rôle important aux femmes dans la société. Actuellement, la terre et la nature, c’est plutôt vu comme des êtres passifs sur lesquels on peut avoir un certain pouvoir, une domination et même dans une certaine mesure, que l’on peut contrôler. C’est cette vision des choses qui permet d’alimenter l’exploitation et la surexploitation des ressources naturelles notamment par les personnes adeptes des avancées technologiques et modernes sous couvert d’une production capitaliste et dans un objectif de « faciliter » certaines vies humaines. Donc la question de la modernité elle est centrale quand on parle d’écoféminisme. Si on analyse la modernité via le prisme du féminin mais aussi par rapport aux classes les moins favorisées, on se rend compte qu’en fait quand on parle de progrès on parle d’ambitions dévastatrices d’hommes pour la plupart occidentaux et riches. Donc ni la nature, ni les femmes, ni les classes les moins favorisées ne sont prises en compte et c’est justement ça que l’écoféminisme essaye de mettre en avant.

Alors évidemment, comme dans tous mouvements féministes, l’écoféminisme a plusieurs branches et parfois certaines ont l’air un peu contradictoires. Mais ce qui reste central c’est vraiment la position des femmes. Et de toutes les femmes. A savoir les femmes occidentales mais aussi les femmes qui viennent des pays du sud, dont certains pays d’ailleurs ne sont pas forcément les plus polluant et les plus destructeurs de la nature mais où ces femmes seront les premières victimes et sont déjà les premières victimes du réchauffement climatique. Donc c’est vraiment important quand on parle de nature, il ne faut pas juste voir ça avec des yeux occidentaux et d’anciens colons mais vraiment prendre en compte toute la diversité culturelle qui est associée à cette nature. Dans des pays du sud qui ont été colonisé, la colonisation a eu et a encore un impact vraiment important sur l’environnement. Dans certaines sociétés par exemple, les femmes ont un rôle agricole qui très important. Le fait qu’on aille construire des structures qui réduisent ce rôle agricole mais aussi qui sont une dégradation pour l’environnement, entraîne que ces femmes sont obligées de se mobiliser et de s’organiser pour plus de justice sociale et contre la dégradation de leur environnement.

Un exemple de l’écoféminisme c’est, Vandana Shiva, qui est donc une féministe indienne, qui fait vraiment appel régulièrement à la désobéissance civile et à la justice sociale pour les femmes, les paysans et paysannes et pour la nature. Elle a réussi à faire fermer une usine Coca-Cola, en Inde, qui épuisait les ressources d’eaux potables.

La place de l’écoféminisme elle est vraiment centrale dans les mouvements sociaux parce qu’elle est vraiment la voix de celles et de ceux qui sont les premières victimes du réchauffement climatique. Les premiers à avoir lutter contre le réchauffement climatique ce sont les femmes, les classes les moins favorisés et les indigènes. Et ces trois groupes de populations doivent vraiment rester centraux quand on parle de mouvement et de lutte pour l’écologie. Pour toutes ces raisons, la révolution écologique, devra être féministe. Si non, nous faisons que reproduire un système d’inégalité et de domination où les femmes et les classes les moins favorisées sont déjà les premières victimes. pour le climat c’est la place des ceux et celles qui subissent le plus les conséquences du réchauffement climatiques. Les premiers à avoir lutter contre le réchauffement climatique c’est les paysans, les indigènes et les femmes. Ils et elles doivent continuer à être au coeur du mouvement.

Pour toutes ces raison, la révolution écologique devra être féministe. Ou nous continuerons à reproduire un système de domination et d’inégalité où femmes et classes populaires seront les premières victimes.

 

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