Le 8 mars a lieu la première grève nationale des femmes. Avec des copines, on a décidé de rejoindre le mouvement.
Le but c’est de ne pas travailler. Que ce soit du travail salarié ou encore le travail domestique L’objectif c’est de dénoncer les inégalités et les injustices que subissent les femmes en Belgique et de montrer que sans elle le monde arrête. Des raisons de faire grève, on en vit, on en voit tous les jours.
J’aimerai vous raconter ce qui est arrivé à Farida, il y a quelques mois.
Farida, je la connais bien. C’est une cheffe de famille monoparentale, elle a 4 enfants. Et sa vie maritale n’a pas été un long fleuve tranquille.
Je la connais parce que je lui ai donné des cours d’alphabétisation bénévolement, elle n’a pas eu accès à l’enseignement, mais à force de persévérance, elle a appris à lire et écrire. Pour gagner sa vie, elle fait des ménageset plus précisément du repassage. Mais pas le repassage avec un petit fer à vapeur qui prend quelques minutes pour repasser une chemise. Non. Elle devait manipuler des grosses machinespour repasser la literie des hôtels.
Mais comme cela se produit souvent dans ce genre de métier, Farida a été victime d’un accidentet a fait une chute grave. Elle se retrouve immobilisée sur le dos, entre deux machines. Mais comme elle a réussi à se relever, son patron n’a pas trouvé utiled’appeler une ambulance.
Sauf que Farida complétement sonné se rend toute seule à l’hôpital pour se faire soigner. Verdict : des muscles froissés et un bras gauche complétement abimé. Farida m’explique qu’elle ne peut plus travailleret doit prouver à coup d’avocatsque c’est bien sur son lieu de travail qu’a eu lieu l’accident.
Si je vous parle d’elle,c’est parce que son histoire m’a révolté. Farida fait partie de ces travailleuses de l’ombre. Pas parce qu’on ne les voit pas mais parce qu’on ne les regarde pas assez. Pourtant elle sont 95 % des employé.e.s des titres-servicesà Bruxelles. Et aussi parce que Farida fait partie de ces catégories de femmes qui ont unemploi pénible et précaire.Peu rémunéré et occasionnel. L’emploi à temps partiel est trois fois plus fréquentchez les femmes que chez les hommes à Bruxelles et les inégalités salarialespersistent.
Je fais grève le 08 mars pour exiger que ces métiers certes indispensables, encore trop féminisés, soient revaloriser et qu’on leur reconnaisse leur pénibilité.
Je fais grève Parce qu’#elle existent et méritent un traitement digne d’une société égalitaire.
Je fais grève pour défendre une éducation non genrée.
Je fais grève pour visibiliser le travail gratuit assumé majoritairement par des femmes.
Je fais grève pour qu’il y ait plus de femmes à des postes à responsabilité.
Pour notre droit de disposer librement de nos corps.
Je fais grève pour revaloriser le travail de soin.